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Elodie,
"Fée du remplacement"

Arrêt maladie, réunion ou déplacement importants, congés... Les exploitants ont parfois besoin de temps mais comment s’absenter ? Le service de remplacement répond à la question et propose la mise à disposition d’un technicien, pour un ou plusieurs jours. Portrait d’Elodie Camus, qui intervient dans une quinzaine d’exploitations en Haute Maurienne Vanoise.

 

Qu’est-ce qui prédestine une jeune citadine n’ayant pas d’exploitant agricole dans sa famille et donc aucune terre, aucune ferme à reprendre à embrasser la carrière ? Pour Elodie un pur et libre désir de vie différente et... l’appel des alpages ! Elodie Camus, presque 24 ans, est née dans une famille Lyonnaise et rien ni personne chez elle ne l’invitait à faire ce choix. En revanche, la destination touristique régulière et estivale de ses parents : le massif des Bauges, a sans doute beaucoup compté... Elodie se souvient de ces villégiatures et du temps passé dans les fermes baujues, de ses courses échevelées sur les pentes du Mont Trélod et de la Pointe d’Arcalod. En Première, elle décide qu’elle fera des études agricoles. Elle quitte sa capitale des Gaules, sa Fête des Lumières et sa vie de citadine pour le lycée agricole de Poisy, en Haute-Savoie. Elle s’immerge dans son nouveau milieu. Son BAC techno agricole en poche, elle commence par faire des saisons d’alpage. Elle va adorer ! Chablais, Suisse, Pays du Mont Blanc, rien ne la rend plus heureuse que de se lever à quatre du mat’, de faire la première traite et de passer le reste de la journée en altitude avec un troupeau. Parallèlement, elle cultive sa seconde passion et vise un brevet d’accompagnateur en moyenne montagne. C’est au cours d’un stage AMM qu’elle revient en Haute Maurienne Vanoise, où elle avait déjà passé des vacances avec sa famille et des séjours scolaires. Une vallée qui allie si bien Tourisme et Agriculture, les deux volets de son activité professionnelle d’aujourd’hui. « Ici le Tourisme est plus raisonné, la montagne davantage préservée, sans doute aussi grâce à la présence du Parc national de la Vanoise ».

Le Remplacement, l’école du terrain

Le service de Remplacement a été une opportunité pour Elodie. Elle a signé un CDI en trois-quarts temps annualisé, ce qui fait qu’elle a des périodes plus denses en travail et des week-ends plus longs à d’autres périodes : idéal pour exercer en AMM et faire découvrir quelques sentiers sauvages et hameaux perchés à des touristes. Bien loin de s’opposer, les deux activités se nourrissent, ouvrent un nouvel horizon commun... Résidant à Val-Cenis-Lanslebourg, au coeur de son aire professionnelle, Elodie prête aujourd’hui main forte dans une quinzaine d’exploitations, d’Aussois à Bonneval-sur-Arc. Le principe est simple : les agriculteurs réservent le service dans le cadre d’un planning. Elodie se rend dans les exploitations demandeuses (bovines, ovines, caprines) et assument tout ou partie des tâches quotidiennes de l’exploitant absent. Nourrissage des veaux, traite des vaches, soins, paillage, distribution de la nourriture, un vêlage est toujours possible… Et l’été, en plus, le montage des parcs en alpage : des kilomètres de fil à tirer, des piquets à planter... Les causes du recours au service sont multiples : accident, maladie, réunion, mais aussi congés. Quand il n’y a pas de réservation, Elodie vient en renfort sur les fermes, à tour de rôle. Un système qui lui a permis d’acquérir rapidement des connaissances de terrain et une expérience qui mûrit toujours davantage. Plus elle avance, plus vite elle est opérationnelle lors des déclenchements du service.

 

Une voie pour l’agropastoralisme

Pour Elodie c’est assez clair aujourd’hui : son avenir se dessine ici. « J’aime trop ce que je fais et je suis attachée à la Haute Maurienne Vanoise. J’aimerais bien y développer une activité professionnelle stable. » Et pourquoi ne pas la développer dans l’agrotourisme ? Ses deux formations et sa disponibilité l’y invitent. « Il y a un gros potentiel en Haute Maurienne Vanoise. On pourrait créer des produits touristiques mixtes : par exemple, on visite la coopérative de Lanslebourg le matin, puis on remonte le circuit du lait jusque dans les alpages, on assiste à la traite du lait de beaufort... Ou bien rando au lever du soleil, traite dans l’alpage puis pain-beurre lait chaud... » En Haute Maurienne Vanoise, il y a plein de choses à inventer !

Bruno CILIO, CCHMV

Terra MODANA n°239

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