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La Ferme de la Borgé

Au printemps 2021, La Ferme de la Borgé, incontournable à Valloire, a connu un petit bouleversement, avec le départ de ses exploitants passionnés, Éric et Marie-Dominique Belot, vers d’autres horizons. Le couple a heureusement trouvé des repreneurs dynamiques : Clara Marty et Julien Durand-Tallout. Les jeunes gens ont rapidement pris leurs marques, et acquis notamment, aux côtés de Marie-Do, partie un mois après son époux pour assurer la transition, les secrets de fabrication du borgé, ce mélange doux et crémeux de tomme et de reblochon. Après avoir écoulé cet été la production de ses prédécesseurs, le jeune couple fait maintenant profiter les gourmands de ses propres produits, fruités et de caractère. Quant aux jolies tarines, qui cohabitent avec des brebis et quelques cochons, elles peuvent compter sur leurs éleveurs pour être choyées, et se régaler aux beaux jours de la bonne herbe du Crey du Quart. Une herbe abondante, l’été dernier, où la pluie s’est invitée si souvent…

 

De la Sarthe à Valloire

Clara a pourtant grandi loin des montagnes, dans la Sarthe, mais a entamé en Savoie son parcours professionnel dans le monde de l’agriculture, avec un Bac Scientifique en poche et l’envie d’élargir son horizon. « J’ai intégré le Centre de Formation Professionnelle Promotion Sociale Agricole de La Motte-Servolex, après avoir notamment travaillé auprès du propriétaire d’une pension pour chevaux. J’ai obtenu mon Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA). De son côté, Julien, d’origine savoyarde, s’est formé dans le même établissement que moi, et s’est toujours intéressé à l’élevage laitier. Tout en multipliant les expériences dans diverses exploitations, il a constitué peu à peu son cheptel, composé de 60 vaches à notre arrivée à Valloire, et de 75 bêtes aujourd’hui, au gré des vêlages des génisses. Nous élevons en effet toutes les femelles, ce qui permet un renouvellement du cheptel par reproduction naturelle. Notre installation à la Borgé est le fruit de cette double expérience, et répond à notre envie de nous lancer», confie Clara.

 

Une organisation saisonnière

Clara et Julien se sont répartis les tâches, la première assurant la transformation, la vente et les inévitables travaux administratifs, son conjoint se chargeant des foins, de la traite et du soin du cheptel, mené à l’alpage dès que la neige a fondu, autrement dit, en avril, pour que chacune retrouve la liberté des grands espaces. Tant que l’herbe n’a pas poussé, ces demoiselles profitent du foin déposé au râtelier. L’hiver venu, les vaches en lactation investissent les 36 stalles de l’étable ; les autres gagnent la vallée, où elles sont accueillies en pension. Le couple l’exploitants s’est constitué, en peu de temps, une clientèle déjà fidèle aux anciens exploitants et ravie de constater la transmission du flambeau et des recettes aux nouveaux propriétaires. Sans oublier les clients de passage. Ceux qui fréquentent le marché de Valmeinier, le jeudi matin, et bien sûr le marché de Valloire du vendredi. Nombreux sont aussi ceux qui poussent la porte de la boutique à la ferme, ouverte chaque après-midi sauf le mardi, et modernisée, tout comme la cave d’affinage. Cette cave où la tomme, la raclette, la meule (type gruyère) et le borgé forgent leur caractère. Les yaourts nature ou aux fruits font aussi des heureux, y compris dans les hôtels et restaurants de Valloire et Valmeinier, réapprovisionnés régulièrement. Le lait récolté l’été est surtout livré à la Coopérative Laitière de La Chambre, pour être transformé en beaufort d’été. Clara accueille aussi les amateurs d’apéritif fermier, venus découvrir les saveurs du terroir, et des groupes, notamment des scolaires, avides d’approcher les animaux sans lésiner sur les caresses. Le GAEC du Petit Borgé est par ailleurs membre du réseau “Bienvenue à la Ferme”.

Virginie Michelland

La Maurienne, 24 février 2022

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